Photographe : Georgii Vinogradov

Mikhail Krasinets est un ancien pilote et mécanicien de l'équipe de course d'usine AZLK. Depuis la fin des années 80, il a commencé à rassembler une collection de voitures dans son arrière-cour. Les voisins ont vandalisé les automobiles. En 1996, Mikhail vend un appartement à Moscou et déménage avec sa femme Marina au village Chernousovo. Il y fonde un musée d'anciennes voitures soviétiques.

En dépit de son éloignement des grandes villes, malgré les mauvaises routes, il y a plein de visiteurs. Ici, ils ont le droit de toucher, d’essayer, et même de dormir dans les voitures pendant l'été. Cependant, certains touristes déchirent les sièges ou cassent certains détails. En conséquence, ils aident à détruire ce qui meurt lentement.

Il faut préciser que Mikhail n'a pas vendu une seule voiture pour le profit et n'a fait qu'agrémenter sa collection jusqu’à ce jour. Toutes les voitures acquises n’étaient pas en bon état, certains d'entre elles étaient cassées. Mikhail a sauvé ce qu’il pouvait de la casse des métaux. Néanmoins, la collection est dans un triste état. Mikhail ne sait pas ce qu'est un musée et comment l'organiser. ...Et son alcoolisme aggrave la situation.

Après plusieurs conversations avec lui, j'en suis venu à la conclusion qu’au début, il a eu une idée d'assembler des véhicules par année de sortie, selon le « catalogue » des concepteurs. Mais à la fin tout s'est transformé en une thésaurisation maniaque. Il apparaît dans sa collection d'objets de l'héritage soviétique, des miniatures, des vélos, des TV, des magazines. Ils sont stockés dans les deux maisons et parfois aux pieds des voitures exposées. Nous devons rendre hommage à Marina, la femme de Mikhail. Elle essaye de conserver cette collection de choses. Elle la protège du feu, désherbe les voitures, ramasse les ordures laissées par les visiteurs. Elle ne laisse pas les lieux s'effondrer.

Métaphoriquement parlant, Mikhail et Marina sont des «éclats de l’Union soviétique.» Mikhail joue ici le rôle du souverain, qui conduit l’état à un avenir meilleur. Il est le véritable chef et répète sans cesse les mêmes choses de l’année à l'autre. Tout cela rappelle les promesses non remplies. L'Union soviétique est effondrée, sans arriver à un avenir meilleur, et l'idée de Mikhail s’effondre sous la corrosion, dans un champ à ciel ouvert. L'amour pour l'industrie automobile soviétique en général porte le caractère de nostalgie sans fin pour le passé : Une mélancolie de l'échec et des souvenirs sentimentaux. La prévisibilité de l'avenir provoque un profond sentiment d'appartenance à un «empire perdu».

Mikhail connaît l'histoire de chaque voiture soviétique, il rappelle bien les jours d'une époque révolue, mais le présent lui reste confus, soit parce qu’il regarde trop la télévision, soit parce qu'il ne peut pas vivre dans ce présent. Il est, tout comme sa collection, coupée de son temps. La collection se trouve dans le village depuis plus de vingt ans. Ses opposants l'appellent « le cimetière ». Ses amis « un musée ». De plus en plus de visiteurs se rendent à Chernousovo.

Série : Yaroslava Nikolayeva - bodyfitness.

Yaroslava Nikolayeva pratique le bodyfitness, un sport qui est rarement associé à la féminité. Néanmoins, la beauté de son corps ressemble à la plastique d’une sculpture antique, avec symétrie et harmonie.

Les principaux paramètres de la culture spirituelle de l'antiquité étaient l'estime et la confiance en soi, la compréhension de la liberté était perçu comme la plus haute catégorie morale. L’idéal antique combine la beauté d'un corps parfait, une grande intelligence et la perfection morale intérieure. Ce travail photographique admire une femme, dotée d’un corps sain et d’un esprit fort.

Biographie:


Après des études visuelles, Georgii Vinogradov a décidé de se concentrer sur la photographie documentaire. Il est diplômé de l'Université Lyon Lumière en 2015. Après son diplôme, il s'est concentré sur la société post-soviétique. Il a représenté la vie des villages, a photographié la vie dure, les rêves ruinées et la censure absurde des corps de femmes dans la société russe d’aujourd'hui. Maintenant, il explore la notion des «éclats de l'Union soviétique». Le premier chapitre de ce travail concerne le musée des voitures soviétiques aux champs.


Reconnaissances et expositions:


Le travail de Georgii a été reconnu par ParisMatch, HIPA, Young Photography Russia. Ses photographies sont publiées dans des publications nationales et internationales (ParisMatch, The Rolling Stones, The Where, The Overtime, bokeh.com.ua, etc). Son travail a été exposé dans des festivals tels que la 4ème Biennale de photographie du musée russe à Saint-Pétersbourg et l'exposition Photofaculty 50 dans Centre Karl Bulla, Saint-Pétersbourg.

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